Et, si le confinement devenait un outil à utiliser pour trouver où se situe notre liberté et notre joie ?
Le passé est passé ! Mais il existe toujours pour chacun d’entre nous et il façonne le présent que nous vivons en fonction de la manière dont nous l’avons regardé.
Pour ma part, 2018 a été une année compliquée, remplie d’un ascenseur émotionnel peu gérable et de ruptures de vie difficiles.
S’en est suivi plus d’un an d’introspection profonde pour essayer de trouver « qu’est ce qui ne va pas chez moi ? »
Et, après avoir fait le tour, dans toutes les directions de mon histoire, de ma part « sombre » de ma part « brillante » et surtout de ma part de responsabilité dans le déroulement de ma vie : Je me suis retrouvée comme une énorme jarre vide et neutre.
ET APRES ? la question en était la !! OK, j’ai découvert des blocages, OK, j’ai trouvé ma part de responsabilité, ET APRES ? A présent, je suis vide, neutre, sans joie, sans honte …
Lassée d’être centrée sur mon petit nombril, J’en était arrivée à chercher à faire une « retraite » pour en finir et trouver quoi mettre dans ce vide à présent immense.
Le confinement me le fourni à domicile, j’ai donc choisi de le mettre à profit pour savoir ce qui manque pour « aller plus loin » et vivre à nouveau.
Sans pression temporelle, sans pression externe : juste en face à face avec soi-même. Et, quand on a la chance d’avoir réussi à se connaitre et se comprendre, cela peut amener à aller au-delà de soi, et c’est très intéressant.
Après une première phase de réconciliation avec mon corps que je laissais mourir à petit feu depuis des mois, la rectitude interne a enfin montré le bout de son nez.
LA PEUR, LA PROJECTION. J’ai observé d’un œil externe toute cette évolution de société qui projette sur tous et tout le monde ces sentiments refoulés : la peur, la haine, le jugement, la délation. Nous sommes inondés dans notre confinement de tout ces sentiments des autres qui ne nous appartiennent pas mais que l’on risque d’absorber si nous n’y prenons garde.
Il y en a qui vont jusqu’à signaler leurs voisins qui sortent et demandent des récompenses pour cela !!!
On se croirait presque dans un film sur les résistants et les collabos de la dernière guerre mondiale !!
Et il y a aussi les « remerciants », ceux qui pensent à dire merci à ceux qui sont amenés à « sortir » pour faire tourner la machine ou soigner les blessés. Certains par véritable gratitude, d’autres « au cas où » ils se retrouvent dans les soignés et d’autres pour oublier qu’ils ne sortent pas aider par peur.
Nous avons l’impression qu’il faut choisir son camp, son clan ! Les gens ressentent leur nature de prisonnier et la gèrent selon leurs automatismes personnels.
LA REVELATION PERSONNELLE
Le retour à moi-même et mon corps joint à l’observation de ce phénomène de masse m’ont révélée à moi-même.
Je suis libre, j’ai toujours été libre !
Mais j’ai laissé ma jarre personnelle être remplie par les projections des autres et j’y ai perdu ma liberté, mon libre arbitre et qui je suis.
Cette année-là, j’ai laissé 3 personnes projeter sur moi leurs peurs, leurs colères, leurs complications et j’ai rempli ma jarre avec tout ce foutra qui ne m’appartenais pas. Et, comme les peu de fois ou je refusais de me remplir de leurs projections on me disait soit « infantilisante » soit non « comme il faut », pour ne pas froisser ces gens que j’aime, j’ai ouvert le couvercle et j’ai laissé ma jarre se remplir.
C’est le problème quand on oublie ses propres besoins pour éviter de froisser ceux qu’on aime, cela place petit à petit une enclume au-dessus de notre tête qui finira bien par nous tomber sur le coin du museau un jour !
Et quand la jarre est blindée: nous sommes dans une société de consommation, alors on la pousse en bas de la colline et on se cherche une autre jarre toute neuve à remplir.
J’ai passé deux ans à vider ma jarre dans mon travail d’introspection pour la retrouver vide de chez vide, avec seulement le bout d’amour que je porte aux gens de mon passé et de mon présent au milieu : comme un fil d’argent tout fin un peu brillant.
Pendant cette période, mon entourage était très surpris de me découvrir si « compliquée » dans mes recherches et mes raisonnements car j’étais encore polluée par la complication des autres et je devais passer au travers pour me nettoyer.
Mais l’intention n’était pas la bonne en fait: « qu’est ce qui ne va pas chez moi ? »
Avec cette intention, la jarre reste vide ! et on devient un automate de la vie.
Vivre ce confinement comme une retraite, c’est l’occasion de poser les bonnes intentions sur notre vie.
Il n’y a rien qui ne va pas chez moi 😊
J’ai l’immense chance d’être incapable de juger qui que ce soit ! hormis un peu les gens qui m’ont blessée bien sûr car je reste humaine, mais sinon, j’échappe à ce fardeau.
J’ai l’immense chance de ne pas être compliquée. Pour moi les choses doivent rester simple et reliées aux sentiments que l’on éprouve pour autrui. Tout le reste, cela n’est que de l’illusion d’ego. Et, je suis devenue allergique aux sous-entendus à présent, ils compliquent bien trop les relations.
J’ai l’immense chance de ne pas être capable de dissimuler ma vérité. Même si j’ai compris depuis que cela reste MA vérité et que chacun à la sienne, j’ai la chance de ne pas avoir de tabous à exposer ma vérité et que c’est une vraie liberté de pouvoir le faire.
Alors, l’intention à poser doit rester positive : qu’est-ce que je veux mettre dans ma jarre ?
Après une semaine complète isolée du monde, mais en étant active dans mon quotidien et mes méditations : mes réponses remontent et sortent.
Ces deux années passées m’ont confrontée à des personnes diverses et variées et à un nombre d’informations gigantesque.
Je me suis rapprochée intimement de personnes jugeantes les croyants plus fortes que moi et cherchant leur approbation de mon droit d’exister et je leur ai ouvert ma jarre. J’ai été approchée par des personnes brillantes et sans jugement partageant leurs difficultés sans les projeter et sans remplir ma jarre. J’ai sauvé un chat qui était considéré condamné par mon véto. J’ai confondu chez quelqu’un le fait d’être libre alors que toujours en fuite et donc en prison. J’ai vécu deux suicides de gens dans mon entourage qui m’ont appris que : si on se déconnecte trop des autres, ce n’est pas non plus une solution et surtout, qu’il faut profiter des personnes en laissant de côté leurs erreurs, leurs travers. Le temps de se complaire dans les émotions négatives, les gens qu’on aime ont disparus. Ma jarre pleine des autres, je n’ai pas vu cette dépression qui m’habitait et m’empêchais d’aimer correctement et m’a fait tomber mon enclume personnelle sur mon petit museau. J’ai fait de belles rencontres riches, sans avoir à me « surveiller » et cela s’est bien passé.
Nous avons tous des contraintes, des obligations, tout un tas de prisons externes qui nous obligent. Mais, si nous avons la chance de traverser notre prison intérieure, ces contraintes ne sont rien, car nous sommes définitivement libres.
Je suis libre, libre dans ma jolie prison de 62 m2.. Avant, je l’étais instinctivement et cela a gêné mon entourage, aujourd’hui je le suis en conscience et c’est ce qui m’offre ma force. Libre de toute pression extérieure ou de tout préjugé. J’ai la liberté d’aimer autant que mon cœur le vit et cela offre une force bien au-delà de la liberté de penser. J’ai la liberté de m’exprimer si je le désire même si on veut me contraindre au silence ou de me taire si je le choisi.
Et j’ai la liberté de remplir ma jarre avec ce qui me correspond vraiment : le calme, la joie, le partage, la simplicité et ce fil d’amour que je peux faire grandir comme je le souhaite sans avoir besoin de l’approbation de qui que ce soit.
Ce confinement offre la possibilité de se dédouaner de la roue du temps pour ceux qui n’ont pas à continuer à courir pour les autres ou un employeur.
Et se dédouaner de la roue du temps nous offre la possibilité de retrouver notre liberté interne.
Ne plus être contraint par le temps peu faire peur car, nous sommes obligés de faire face à nous même et à nos choix de vie : la peur n’est qu’une illusion, il faut la traverser pour se trouver et comprendre quels sont nos réels besoins et non nos désirs inutiles.
Profitons de ce moment pour gommer de l’ardoise ces désirs de fuyants qui nous occultent ce qui est vraiment important : notre humanité et le lien que nous avons chacun les uns avec les autres.
Retrouvons notre joie personnelle.
Bougez, écrivez, méditez, offrez vos services, écoutez du positif, lisez, réfléchissez sans tabous, dansez, chantez, riez : trouvez dans toute action ce qui vous fait réellement vibrer et distinguez-le de ce qui vous permet juste de fuir.
Et surtout, gardez-le consciemment en vous pour que la roue du temps ne vous l’efface plus quand elle se remettra sur votre route.
Ce sera ça la révolution, ce sera ça le nouveau cycle si nous sommes nombreux à y parvenir.
Namasté